La GTA se situe dans le cadre des psychothérapies multiréférentielles puisqu’elle est le fruit d’une conjonction et non d’une fusion entre les apports de la Gestalt-thérapie et ceux de la Psychanalyse jungienne. Elle répond à la problématique du patient en agissant principalement à trois niveaux d’organisation différents du fonctionnement :
1. Le vécu dans l’ici et maintenant
Par sa qualité de présence, le psychothérapeute va permettre que s’actualise et prenne forme, dans l’ici et maintenant du contact en action, le phénomène qui perturbe le déroulement du cycle de contact et inhibe tous les processus d’ajustement créateur du patient. Il s’agira donc d’être particulièrement attentif à la structure de l’expérience du patient qui se vit selon un processus où l’on retrouvera de façon répétitive les mêmes niveaux de rupture du cycle de contact qui renvoient aux mêmes types de blocages.
À ce premier niveau, l’approche phénoménologique et la théorie et la méthode de la Gestalt-thérapie seront les principaux outils du psychothérapeute.
2. Les modalités de fonctionnement
L’ensemble des mécanismes de défense inscrivent l’individu dans un mode de fonctionnement répétitif qui a commencé à se mettre en place dès la plus tendre enfance. Ainsi, le comportement de chacun se trouve marqué par des modalités réactionnelles spécifiques face à chaque évènement de frontière. Ces modalités répondent aux zones de vulnérabilité propres de la personne dont elle gardera les traces toute sa vie. Elles s’expriment selon un ensemble de signes ou de symptômes qui permettent de définir les troubles et la ou les structures de personnalité de la personne, tels que décrites en psychopathologie (la référence internationale actuelle en la matière est le DSM 4). Dans la mesure où le corpus théorique de la Gestalt-thérapie ne propose pas de théorie du développement de la psyché, il importe de bien connaître la psychologie du développement. De plus, l’approche métapsychologique qui à l’heure actuelle nous semble la plus cohérente pour en décrire les formes d’organisation et la dynamique, est celle de la psychanalyse dans son orientation jungienne mais aussi freudienne.
Pour s’inscrire dans une stratégie thérapeutique cohérente en lien avec un contexte social donné, il importe de très bien connaître ces différentes disciplines. Grâce au processus de prise de conscience et de prise de responsabilité de sa vie, ces modalités défensives contre l’insupportable en soi vont petit à petit s’atténuer, voire s’effacer. Elles ne constitueront plus un frein à l’expression de l’énergie vitale et pourront se transmuter en potentialités vers plus de créativité et de génie.
3. Le sens
Toute posture psychothérapeutique ne peut se fonder sans référence à une conception anthropologique qui reconnaît à l’existence de l’homme un sens spécifique.
Ainsi, au travers de la conscience et de la reconnaissance de ses limites et de ses fragilités autant que de ses valeurs et de ses capacités, il s’agit que s’organise pour chaque individu une prise de sens spécifique de sa propre inscription sur terre dans le continuum des générations…
À partir d’une base freudienne incontournable, l’approche privilégiée qui nous semble offrir le maximum d’ouverture et de respect de la liberté individuelle est celle du processus d’individuation de la psychanalyse jungienne. D’où l’importance de bien connaître la psychanalyse jungienne et la fonction symbolique qui place chaque individu dans une quête de sens.