L'approche existentielle ou humaniste est un courant de la psychologie fondé sur une vision positive de l'être humain. C'est également un modèle de psychothérapie qui s'appuie sur la tendance innée de la personne à vouloir se réaliser, c'est-à-dire à mobiliser les forces de croissance psychologique et à développer son potentiel.
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Le mouvement humaniste est né aux USA dans le milieu des années 50, sous l’impulsion notamment d’Abraham Maslow, Rollo May, Carl Rogers, Fritz Perls, Wilhem Reich et plusieurs autres — la plupart fortement influencés par les existentialistes allemands et français : Heidegger, Buber, Binswanger, Sartre, Merleau-Ponty, Gabriel Marcel, etc.
Quelques années plus tard, le philosophe américain Marcuse apparaîtra comme l’une des figures marquantes de la vague mondiale de libération humaniste de mai 68. Il dénonçait la "sur-répression" culturelle qui vise à transformer l'homme en "machine" fiable de production sociale, en écrasant la vie émotionnelle et corporelle, la spontanéité et la créativité individuelles.
Il s'agissait donc de "remettre l'homme au centre de la psychologie", devenue de plus en plus scientifique, froide et déshumanisée. L'objectif était de créer une "Troisième Force", permettant de se démarquer à la fois des deux impérialismes envahissants : la psychanalyse et le comportementalisme. En traitant l'homme en produit conditionné par sa première enfance, son environnement familial et social, ou sa biochimie cellulaire, ces deux disciplines étaient accusées de l'avoir réduit à un objet d'études, au lieu de lui conférer le statut de sujet, libre de ses choix et de sa croissance.
La Psychologie Humaniste ne fait pas l'objet d'une définition rigoureuse. Il s'agit d'une orientation, d'une tendance générale qui, par principe, demeure "ouverte" pour pouvoir s'adapter à l'évolution des valeurs. Elle refuse de se figer dans une doctrine trop précise qui ne manquerait pas de sombrer, après bien d'autres, dans un dogmatisme rigide, rapidement condamné à devenir anachronique.
Qu'y a-t-il donc de commun entre les méthodes de psychothérapie humanistes, appelées parfois « Nouvelles Thérapies », ou désignées encore sous le terme de « Mouvement du Potentiel Humain » ?
L’objectif des méthodes humanistes est de rendre à l'homme :
• toute sa dignité ;
• son droit au respect de ses cinq dimensions principales : physique, affective, cognitive, sociale et spirituelle ;
• son droit à valoriser son corps et ses sensations, à satisfaire ses besoins vitaux fondamentaux, à exprimer ses émotions ;
• son droit à construire son unicité, cela dans le respect de la spécificité de chacun (droit à la différence ) ;
• son droit à s'épanouir et réaliser tout son être, sans se limiter à l'avoir et au faire, à élaborer ses propres valeurs individuelles, sociales et spirituelles.
Ce paradigme nourrira le mouvement humaniste d'anti-psychiatrie, né dans les années 60 en Angleterre (Laing, Cooper), qui a ensuite gagné la France et l’Italie (Bassaglia), en contribuant au courant mondial de désinstitutionnalisation de la psychiatrie (traitements ambulatoires, dispensaires).
Aujourd’hui, on considère que plus de 50 % des psychothérapies pratiquées en Europe sont de type humaniste ou existentiel. Elles sont habituellement de durée moyenne (de un à trois ans) et mettent en valeur l’harmonisation de la personne globale, sans négliger pour autant la réduction de symptômes précis. Elle se déroulent soit en séances individuelles, soit dans le cadre d’un groupe.
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Texte de Serge Ginger